
Le Toulousain Louis Lareng, fondateur du Samu, est décédé dimanche 3 novembre 2019. Notre médecine lui doit beaucoup , a salué la ministre de la Santé.
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Louis Lareng, fondateur des services durgence du SAMU, le 27 juin 2016. ERIC CABANIS / AFP Le fondateur du SAMU, le professeur de médecine Louis Lareng, âgé de 96 ans, est mort dimanche 3 novembre à Toulouse, a annoncé dans un communiqué le préfet de la Haute-Garonne. Dans un tweet, la ministre de la santé Agnès Buzyn a salué la mémoire de ce spécialiste en anesthésie et réanimation, qui a eu laudace, en 1968, de créer le SAMU, dont on connaît le rôle majeur dans notre système de santé. Notre médecine durgence lui doit beaucoup , a souligné la ministre.
Messenger LinkedIn Email Cest lui qui a fondé le Samu en 1968. Le professeur Louis Lareng est décédé dimanche 3 novembre 2019 à lâge de 96 ans, a annoncé dans un communiqué le préfet de la Haute-Garonne. à lhôpital de Purpan, à Toulouse. Il avait également fait un passage du côté de la politique, en tant que conseiller municipal de Toulouse et député socialiste de Haute-Garonne de 1981 à 1986.
Louis Lareng était un homme politique engagé, un socialiste humaniste et un républicain également investi dans les ordres patriotiques , salue de son côté, dans un communiqué, le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Son volontarisme faisait de Louis Lareng une personnalité remarquable. Je tiens à saluer sa mémoire aujourdhui, lui qui fut mon parrain à la Légion dhonneur , ajoute le maire, qui rappelle que Louis Lareng a présidé lUniversité Paul Sabatier de Toulouse de 1970 à 1976.
Toulouse : Louis Lareng fondateur du Samu est mort
Dans un tweet, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, a salué la mémoire de ce professeur de médecine, qui a eu laudace, en 1968, de créer le Samu, dont on connaît le rôle majeur dans notre système de santé. Notre médecine durgence lui doit beaucoup, a souligné la ministre.
Dans le milieu médical et toulousain, les hommages se sont multipliés depuis que lannonce de son décès a été rendue publique.
Louis Lareng, le fondateur du SAMU, est mort à lâge de 96 ans
Le fondateur du SAMU, le professeur Louis Lareng, s'est éteint dimanche à Toulouse à 96 ans. Après avoir déplacé aux forceps l'hôpital "hors les murs", ce visionnaire a aussi initié "la médecine sans les murs" pour téléporter la santé dans les campagnes.
Louis Lareng est né le 8 avril 1923, à Ayzac-Ost, dans les Hautes-Pyrénées, commune dont il sera le maire de 1965 à 1977. Professeur de médecine, il est à lorigine de la création du Samu, à Toulouse. Une circulaire de février 1969 autorise ces Services daide médicale urgente (SAMU), “service dintérêt général”, coordonnant les “secours privés et publics”. Dix-sept ans plus tard, la “loi Lareng”, qui étend le Samu à tous les départements français avec un numéro unique et gratuit, le 15, est adoptée à lunanimité.
Lors d'un entretien à l'AFP, en 2016, Louis Lareng avait rappelé la mission qu'il s'était fixée lorsqu'il n'était encore qu'un jeune anesthésiste-réanimateur: "l'égalité d'accès aux soins".
"Il s'agit de sauver des vies et de soigner ceux qui n'en ont pas les moyens", expliquait alors ce professeur agrégé en médecine. "Il faut distribuer du bien-être à tous, en tout point du territoire", insistait-il de son accent qui roulait.
Son premier combat, celui du SAMU, ce natif des Hautes-Pyrénées l'a mené au bout, malgré les interdits et les hostilités.
L'idée d'amener "le médecin au pied de l'arbre" avait germé cinq décennies auparavant. "A cette époque, il y avait une proportion considérable d'accidents de la route".
Chaque grande ville s'était alors dotée d'un centre de réanimation respiratoire pour les victimes de poliomyélite. Mais Toulouse est épargnée: le Pr Lareng pense à reconvertir le centre pour les accidentés de la route.
Il fallait "traiter l'insuffisance respiratoire au pied de l'arbre", soulignait-il, "sauver le malade qui avait buté sur l'arbre, malgré l'interdiction de tous les hôpitaux français, de soigner hors les murs".
Le médecin brave l'interdit: "Je couchais à la police et je partais sur l'accident dans le panier à salade". Avec le concierge de l'hôpital qui souvent l'accompagnait, "on préparait en sous-main la médicalisation de l'urgence".
A force de détermination, le Pr Lareng obtient "à titre expérimental" la mise en place d'un "secours d'urgence" à Toulouse.
La circulaire qui l'autorise le 18 février 1969 évoque déjà un "service d'intérêt général" subventionné à 70% par l'Etat et coordonnant "les secours privés et publics".
Pour autant, Louis Lareng, maire d'Ayzac-Ost de 1965 à 1977, commune où il était né, n'a pas dit son dernier mot: "Il faut un SAMU dans tous les départements".
Auprès de Simone Veil, alors ministre de la Santé, il plaide pour réorganiser partout le transport sanitaire. Il obtient du ministre des Télécommunications cloué sur son lit d'hôpital que le "15" soit dédié au SAMU.
Elu député PS de Haute-Garonne en 1981, il finalise sa bataille par une loi qui soulèvera "l'hostilité du gouvernement" et des professions médicales, mais qui sera finalement adoptée à l'unanimité en 1986.
Déjà cet ancien enfant de choeur, qui ne connut sa mère tuberculeuse qu'à travers une vitre jusqu'à l'âge de 2 ans, avait décidé de "donner du temps aux autres, malgré l'individualisme régnant".
L'ancien boursier de médecine, élevé par sa tante préparatrice en pharmacie à la mort de sa mère, et marié à une professeure en bactériologie, a toujours en tête de "rapprocher la santé du social".
"Vous n'allez pas vous arrêter là", lui aurait lancé le général de Gaulle. "En attendant les secours au pied de l'arbre, vous devez prévoir que chaque citoyen français puisse porter secours", lui aurait-il dit, l'incitant à créer la fédération nationale de la protection civile.
Commandeur des Palmes académiques en 1976, officier de l'ordre national du Mérite en 1981, commandeur dans l'ordre national de la Légion d'honneur en 1993, puis promu au rang de grand officier de la Légion d'honneur en 2016, le Pr Lareng, à qui "notre médecine d'urgence doit beaucoup", était un infatigable défenseur de la santé pour tous, a salué dimanche la ministe de la Santé Agnès Buzyn.
Il continua d'oeuvrer à la modernisation du SAMU et initia la télémédecine, une "nouvelle pratique médicale à distance", qu'il voulait inscrire au coeur de l'aménagement du territoire.
"On peut soigner à distance en amenant le conseil médical, l'expertise en des lieux où il manque de médecins" ou en remplaçant "le médecin par un robot", plaidait-il.
"Il faut continuer à innover. Le jour où on ne le fera plus on soignera comme à l'ancien temps", disait-il.